CARNET DE ROUTE
CHINE
JUILLET 1999
Vendredi 2 juillet 1999
Départ de Roissy CDG1 avec 30 minutes de retard. Onze heures d'avion, des films en anglais, pour arriver à bangkok à 5h10, le
Samedi 3 juillet 1999
Pas moyen de dormir : il est minuit dix en France . Attente jusqu'à 10h55 le vol thaï airways pour Kunming. Arrivée à Kunming, capitale de la province du Yunnan, à 14h05 heure locale (13h05 à Bangkok) - 5h30 d'attente avant notre correspondance pour Guiyang, capitale de la province du Guizhou. Notre voyage est sensé nous faire parcourir ces deux provinces.
Je change tous mes francs après le passage de la douane. Un correspondant de WU HONG, notre contact en Chine, nous attendait et nous accueille, nous donne nos billets d'avion pour Guiyang, et nous accompagne à la consigne de l'aéroport où nous laissons nos bagages.
Nous allons faire un tour en ville. La pluie nous surprend et nous achetons chacun une cape imperméable, rouge pour Hélène, bleue pour Catherine, jaune pour Marine et kaki pour moi.
Retour à l'aéroport. Marine téléphone chez elle, sa fille Juju vient d'avoir son bac. Nous arrosons la nouvelle puis allons chercher nos bagages à la consigne.
Enregistrement, puis passage en salle d'embarquement. Quatre téléviseurs placés aux quatre coins de la pièce couvrent le bruit des annonces et des conversations. Le vacarme est assourdissant.
L'avion part avec une heure de retard, sans que l'on sache pourquoi. Arrivés à Guiyang, nous faisons la connaissance de WU HONG, qui nous attendait, et avec qui nous n'avions qu'échangé des fax. Passage au marché pour un repas de délicieux raviolis, et installation à l'hotel, où nous payons l'agence, qui en yuans,qui en dollars ou en francs. La douche est bienvenue.
Dimanche 4 juillet 1999
Premier petit déjeuner chinois, puis départ. Trajet vers l'est du Guizhou : Guiyang - Yanshan - Chang Ming - Guddong - Majiang - Kaili. Arrivée à Kaili à 18h30. Installation à l'hotel, 19h00, repas, puis visite de la ville la nuit.
Lundi 5 juillet 1999
Rendez vous à 8h00 avec Wu. Nous sommes en avance et Catherine nous incite à prendre notre petit déjeuner. Wu arrive peu après que nous ayons commencé à manger le riz à l'eau et la farine de blé à la vapeur. Nous ne sommes pas dans la bonne salle de restaurant et un petit déjeuner a été préparé à notre attention dans une autre. Nous repartons donc déjeuner une deuxième fois.
Une fois bien calés, visite de l'emplacement du marché, où les filles achètent des tissus. Retour à l'hotel, puis passage à l'hopital pour Hélène qui s'inquiète de l'importance des ses règles.
10h30, après Hélène, c'est notre minibus qui a besoin de soins : la courroie du ventilateur est cassée. Heureusement, nous sommes encore à l'hopital, qui est équipé d'un garage où le chauffeur fait faire les réparations. Nous profitons du délai pour aller déjeuner dans une ruelle où les restaurants ne servent que de la fondue.
Après manger, petit tour en ville, et comme le soleil tape très fort, achat d'une casquette.
Retour à l'hopital. Le minibus est bientôt réparé, et nous pouvons repartir.
Nous traversons une petite ville dont la rivière est polluée par une usine de pâte à papier. De la mousse blanche stagne sur les rive et dérive au fil du courant. Face à nous, dans la rue principale, un camion double un autocar et se retrouve face à notre minibus. Notre chauffeur s'arrête et les deux véhicules, nez à nez, ne peuvent plus bouger. Aucun des deux ne souhaitant perdre la face en reculant, nous restons à attendre quelques minutes, durant lesquelles des camions s'agglutinent de chaque côté. Finalement, après que les chauffeurs des camions coincés dans l'embouteillage aient intercédé, notre chauffeur consent à reculer de quelques mètres, juste le minimum, et la situation se débloque. Nous repartons, visitons un village Miao au bord de la rivière dans lequel, pour vingt mille yuans, la télévision a été installée, au moyen d'une antenne parabolique et d'une console à douze canaux.
Nous traversons des paysages somptueux de vallées tapissées de rizières, vues du haut des routes de montagne bordées de conifères, traversons Taigong, où nous allons dormir, pour visiter un autre village, puis retour vers un restaurant, à l'entrée de la ville, où nous mangeons un peu plus tard. Le repas se termine par un spectacle de danses folkloriques, puis nous rejoignons notre hotel en ville, le restaurant n'ayant pas de licence pour loger des étrangers.
Mardi 6 juillet 1999
Petit déjeuner sur le trottoir, avec des beignets de nouilles pimentés et du café au lait, puis départ par un chemin de montagne qui nous conduit à la route des crètes.
Nous descendons en milieu de matinée vers la ville de Shidong et nous arrêtons en chemin dans un petit village que Catherine veut visiter, prétextant la possibilité d'y dessiner. Finalement, les filles ne font que marchander bijoux et fringues. Nous repartons vers 11h30 et nous arrêtons de nouveau à l'entrée de Shidong, chez une famille dans laquelle nous continuons à négocier des bijoux (il y a une forge dans la maison). Nous mangeons sur place après avoir dessiné un peu au bord de la rivière.
Après manger, nous reprenons notre minibus pour aller sur le marché. L'entrée de la ville est embouteillée par les camions et les tracteurs, aussi allons nous visiter la ville à pied. En passant près d'une infirmerie, nous convenons qu'Hélène devrait en profiter pour ce faire faire sa piqûre. Comme ses ampoules sont restées dans le bus, nous repartons en arrière, croisons notre véhicule dans la foule et le suivons dans sa traversée de la ville. Il a le temps d'aller jusqu'au bac et de revenir pour nous faire refaire, à son bord, le chemin en sens inverse.
Piqûre d'Hélène, et nous repartons vers la rivière.
Le courant est parait-il trop fort pour la bac, et nous attendons en dessinant, pour savoir quelle option sera adoptée, entre passer plus tard ou dormir à Shidong et passer la lendemain matin. Deux heures plus tard, finalement, nous traversons et reprenons les chemins de montagne vers Wuyang, où nous arrivons vers dix neuf heures.
Installation à l'hotel, douche, mise en place de la moustiquaire, car il y a des crochets au plafond de la chambre. Repas au restaurant au pied de l'hotel, ballade en ville au bord du fleuve, puis nous rentrons dormir.
Mercredi 7 juillet 1999
La nuit a été bruyante. Après le déjeuner, nous allons visiter les temples, dessinons au bord de la rivière, et rencontrons un devin qui officie au milieu du pont. Il nous nous fait à tous des prédictions en utilisant les lignes de la main et le yi king. Il me prédit la fortune à cinquante huit an et la mort à quatre vingt treize, un garçon comme premier enfant si je me marie un jour pair, une fille dans le cas contraire, des problèmes dans mes histoires d'amour et entre 39 et 44 ans.
![]() |
![]() |
Après déjeuner, nous repartons, pour Shibing. Court trajet, mais la route est en mauvais état. Comme nous souhaitons prendre le temps de visiter les villages Miao des environs et découvrir le lac créé par le barrage local, il est décidé que nous dormirons à Shibing et arriverons à Guyang un jour plus tard. De Shibing, nous partons donc vers la rivière Wuyang Hé, sur laquelle le barrage a constitué une vaste réserve d'eau.
Nous naviguons sur le lac artificiel bordé le hautes falaises couvertes de végétation. Quelques singes sur une rive se sauvent à notre approche, et nous accostons près d'une petite chute d'eau, que nous remontons sur quelques mètres pour nous baigner dans le petit torrent. L'eau est très bonne, mais le courant un peu fort.
Après la baignade, retour au bateau, puis au bus qui nous ramène en ville. Nous retournons à notre hotel après avoir diner dans un petit restaurant. L'orage menace, les éclairs et coups de tonnerre se multiplient. Le temps était très lourd depuis deux jours (il faisait 33 degrés à Kaili), et nous espérons la pluie.
En toute fin de soirée, la ville est plongée dans l'obscurité. Lorsque la lumière revient, la climatisation reste hors service, faute de la télécommande pour la rallumer, il nous faut donc dormir la fenêtre ouverte, dans la chaleur qui monte de l'orage. La pluie vient vers cinq heures.
Jeudi 8 juillet 1999
La journée commence par la visite d'un village Miao. La famille qui y habite nous invite à leur table. Ce sont des catholiques, convertis depuis quelques années. Catherine offre un paquet de cigarettes au patriarche, qui en redistribue à tout le monde. L'orage du matin a rempli les rizières qui débordent, l'eau coule dans des petits canaux cimentés, entraînant plein de petits poissons argentés. Lorsque nous retournons au minibus, un des paysans nous montre la grappe de ces poissons qu'il vient de ramasser.
Nous continuons notre route jusqu'à une auberge de montagne, entourée de tentes multicolores. De cet endroit part un chemin dallé de pierres et garnis de nombreuses marches. Nous le parcourons le long des crêtes. Le paysage est magique. Nous laissons Catherine dessiner et partons voir jusqu'où vont les dalles. Nous passons d'une crète à l'autre, entourés d'un fouillis de végétations gorgées d'humidité. A midi, nous rejoignons le bus sans avoir trouvé la fin de cette route, décidément trop longue.
![]() |
![]() |
A quelques dizaines de kilomètres de là, nous visitons un temple taoïste, près duquel quelques cormorans prennent leur envol.
Nous arrivons à Huanping pour le marché, que nous visitons une heure durant, puis retrouvons Wu qui nous conduit dans un restaurant. Au menu, grenouilles et oeufs de cent ans.
Reprenons la route pour Chong Anjiang, y arrivons de bonne heure et nous installons dans un petit hôtel directement au bord de la rivière.
Hélène continue à perdre beaucoup de sang malgrès les piqures régulières, et son moral est au plus bas. Elle préfère rester se reposer pendant que nous allons nous promener aux alentours, traversons le fleuve en barque et parcourons la berge opposée. Retour par un pont situé un peu plus loin.
La soirée se termine par une partie de ma jong avec Wu et son amie Chui, arrosée d'alcool de riz parfumé à la prune. Les grenouilles nous tiennent éveillés à partir de quatre heures.
Vendredi 9 juillet 1999
Petit déjeuner au bord de l'eau, puis nous rendons visite à un hameau de l'éthnie Gejia, sous groupe des Miao. Dans la cour de la maison où nous sommes reçus, une femme nous montre ses vêtements et bijoux traditionnels. Catherine demande le prix d'un collier en argent pendant qu'Hélène essaie une veste en batik. Le collier est proposé à 500 yuans, la veste à 600 yuans, et la femme refuse de négocier. Catherine et Hélène acceptent les prix proposés, mais la femme hésite. Le collier lui a été offert par sa belle mère pour son mariage, et elle a peur que nos billets soient faux. Sa mère va chercher le mari qui travail aux champs. Nous attendons une demi-heure. La femme a presque accepté quand le mari arrive. Il faut donc renégocier à nouveau. Finalement, le marché est conclu, nous repartons avec les trophées des filles, redescendons la colline et retrouvons la berge de la rivière d'où Wu hèle le passeur de l'hotel.
La barque revient. Alors que nous allons embarquer, la femme nous rejoint pour redemander son collier, auquel elle tient trop, et rendre l'argent. A contrecoeur, Catherine le lui rend, et nous retraversons.
Après le thé, nous prenons la route de Guiyang. Les travaux de la nouvelle autoroute provoquent plusieurs embouteillages sur notre chemin, et l'orage, parfois violent rend la circulation difficile. Nous arrètons en milieu d'après midi à Guiding pour manger, et repartons. La pluie a cessé, mais nous rencontrons un nouvel embouteillage de plusieurs kilomètres dès la sortie de la ville.
Dans les environs de Guiyang, nous traversons une ville dont la spécialité culinaire semble être le chien. Les restaurants de la rue principale les présentent dans des marmites, dépiautés, le train arrière en l'air.
Nous arrivons à Guiyang dans la soirée, déposons Chui chez elle et gagnons notre hotel.
Pas moyen de changer d'argent à l'hotel, pas de carte postale non plus, et la receptionniste refuse toutes nos cartes bancaires pour le paiement du téléphone. Nous finissons notre soirée en jouant aux cartes.
Samedi 10 juillet
Passage à la poste en sortant de l'hotel pour acheter des timbres, puis nous empruntons l'autoroute vers l'ouest. Nous emmenons la femme du chauffeur et son fils, qui se nomme Shen Chi.
Après l'autoroute, nous traversons un paysage de zones industrielles, puis une succession de rizières, visitons sous la pluie un village organisé pour les touristes, avec danses folkloriques, puis un magasin d'objets en jade et de mèdecines traditionnelles.
Nous mangeons dans un village Kui, sur des tables chauffantes. L'éthnie Kui a la particularité de ne pas manger de porcs, qui compteraient selon la légende, au nombre de leurs ancêtres. Nous reprenons la route sous la pluie, dans le brouillard à travers les montagnes. En fin d'après midi, nous arrivons à la grotte de Zhijing : deux heures de ballade dans un labyrinthe de calcaire, de concrètions aux formes les plus variées, d'enchevètrements d'escaliers à des hauteurs vertigineuses. De retour à la surface, nous nous installons à l'hotel situé à proximité et prenons notre repas tous en commun.
Dimanche 11 juillet 1999
Petit déjeuner à l'hotel. Hier soir, la Chine a perdu 4 à 5 contre les USA à la coupe de monde de foot féminin ! Le ciel reste gris, mais il ne pleut plus.
Nous descendons vers le sud, visiter un village de femmes Miao à cornes. Deux heures de pistes, pour arriver enfin à un groupe de maisons, où une femme nous montre en détails son costume traditionnel, constitué d'une dizaine de couches de jupes. Au retour, nous avons l'occasion de croiser deux femmes ornées de leur coiffure, en visite chez des amis.
![]() |
![]() |
Nous reprenons notre route. Les rizières ont laissé la place à des champs de maïs et de tabac.
A Babu, nous arrètons déjeuner et goûtons au fromage de soja fumé, puis quinze kilomètres de routes de montagne, un marché, un camion renversé, un accident de tracteur. Nous retrouvons la route principale deux heures plus tard. Encore soixante dix kilomètres, dont une partie d'autoroute (une autoroute parcourue de pietons, de tracteurs, de véhicules à contre-sens) et nous arrivons à Bijie, 1500 mètres d'altitude, pour nous installer à l'hotel et dormir.
Lundi 12 juillet 1999
Petit déjeuner dans une échoppe en ville, puis passage à la Bank of China pour changer notre argent. La route traverse champs de maïs, forêts de sapins, petits villages et, partout, nous trouvons de longs récipients de terre cuite en forme d'obus qui sont utilisés pour tous les usages : irrigation des champs, clotures, murs d'habitations, pôts de fleurs, jusqu'à des collines entières de fûts enterrés.
Arrêt à Hezhang pour déjeuner, visite du marché, puis la route.
Nous entrons dans une région minière, traversons une ville dans l'après midi, sous un vilain crachin, où des milliers de fûts sont entassés dans tous les sens. Les maisons sont grises, les rues couvertes de boue. L'impression de grande pauvreté serre la gorge.
Nous reprenons de l'altitude mais gardons l'impression de malaise laissée par ce paysage.
En fin d'après midi, nous entrons dans Weining Yizu (2100 mètres d'altitude). La ville voisine le lac Cao, que nous parcourons en barque.
C'est une réserve d'animaux protégés, des grues en particulier.
Mardi 13 juillet 1999
Nous avons perdu une heure et demi à tenter de faire réparer la climatisation de notre minibus, et ne repartons qu'en milieu de matinée.
Nous sommes sur des hauts plateaux, couverts de maïs et de fleurs roses. Quelles pinèdes et beaucoup de champignons. Les villages sont plus gais qu'hier, couleur ocre jaune.
A quatorze heure quinze, nous quittons la province du Guizhou pour entrer au Yunnan. A partir d'ici, la route est goudronnée.
Quarante cinq minutes plus tard, nous sommes à Zhaotong, repas dans un restaurant près de l'hotel, puis quartier libre (lessives, cartes postales).
Le
soir, nous faisons le point avec Wu et décidons de descendre directement
sur Kunming, puis Dali et Lijiang. Rendez vous à sept heures le lendemain.
Mercredi 14 juillet 1999
Débout à cinq heure et demi. L'orage atonné toute la nuit. La pluie est tombée à torrent. Ce matin, la route est inondée. Devant l'hotel, il y a déjà cinquante centimètres d'eau et le niveau monte jusqu'à dix heures, puis se stabilise. Nous attendons et jouant aux cartes.
A midi, nous descendons dans la salle à manger. Après déjeuner, un petit tour à l'arrière de l'hotel nous permet de voir les voitures et les vélos passer dans l'eau, les pompiers pomper l'eau des sous sol. En montant tout en haut de l'hotel, on se rend compte que, à quelques pâtés de maisons de là, les rues sont au sec.
A seize heures, Wu vient me chercher au sauna. Nous chargeons nos bagages dans
le minibus et tentons une sortie par l'arrière de l'hotel. Quelques dizaines
de mètres avec de l'eau jusqu'aux marchepieds, et nous sommes finalement
à sec. Après deux heures et demi et soixante quinze kilomètres,
nous retrouvons la route principale à Jiangdi. Essuyons encore un gros
orage et trouvons un hotel à Xuanwei. Il est minuit trente cinq.
Jeudi 15 juillet 1999
Après un petit déjeuner de pâtes, nous repartons vers Kunming. Hélène saigne continuellement depuis qu'elle n'a plus d'ampoules. Elle commence à être très pâle et très fatiguée. Catherine fume en permanence, probablement trois paquets par jour. En fait, il n'y a que dans le bus qu'elle ne fume pas, ce qui l'isole de nous la plupart du temps.
En milieu de matinée, nous arrètons dans un village pour réparer le pare choc qui a heurté une pierre cette nuit, acheter de nouveaux médicaments chinois pour Hélène et pour Wu qui est fatigué. A onze heures, nous atteignons enfin l'autoroute, et à midi et demi, nous sommes à Kunming.
Nous déjeunons dans un petit restaurant au coin d'une rue pendant que Wu part confirmer nos billets de retour, et repartons.
Vingt kilomètres plus loin, contrôle de police : notre chauffeur ne porte pas sa ceinture (ce n'est pas obligatoire au Guizhou).
Nous arrivons à Dali à dix neuf heure, après avoir parcouru six cent cinquante kilomètres dans la journée. La vieille ville est tout a fait pittoresque et très touristique. Nous nous installons dans une petite guesthouse, dinons sur place, puis allons découvrir l'allée des occidentaux : marbres de Dali, faux jades, produits pour touristes.
Vendredi 16 juillet 1999
Petit déjeuner anglais à l'hotel, puis visite d'un village de la minorité Bay, plus au nord.
Alors que nous visitons un temple bouddhiste, Hélène à un malaise qui l'oblige à regagner le bus. Je l'accompagne et reste avec elle. Le reste du groupe nous rejoint à midi, et nous repartons vers un autre village, où les ouvrières d'un atelier de couture nous montrent leur travail et nous font visiter une teinturerie artisanale.
L'orage nous surprend au retour, et nous regagnons le bus pour filer vers la ville nouvelle. Après déjeuner, nous accompagnons Hélène à l'hopital pour une consultation. L'échographie prend une partie de l'après midi, car il est difficile à Hélène de boire deux litres d'eau chaude, et elle doit s'y reprendre à deux fois, après avoir vomi les deux premiers litres. Les medecins diagnostiquent un kyste aux ovaires, sans gravité. Nous repartons après avoir fait provision de nouveaux médicaments, visitons le site des trois pagodes, bondé d'autocars, de touristes, de boutiques de souvenirs.
Retour à l'hotel.
Samedi 17 juillet 1999
Nous partons vers le nord. Il pleut encore. Sur la route de montagne se succèdent le brouillard, les nuages et les sapins.
Nous arrivons à Lijiang à midi et demi, continuons, longeons le Yang Ste Kiang sur plusieurs kilomètres, puis un de ses affluents. Sommes bloqués cinq minutes à cause d'un glissement de terrain qu'une pelleteuse s'emploie à dégager.
Nous arrivons enfin au Tibet Oriental. Visitons sur la route un élevage de chiens de combat, et atteignons Zhongdian en milieu d'après midi. Nous sommes à 3600 mètres d'altitude, il pleut et il fait froid. Nous nous installons dans un hotel plein de charme, tenu par une indienne, en dehors de la ville et finissons la journée à boire du thé indien épicé, pour passer la nuit sous des couvertures chauffantes.
Dimanche 18 juillet 1999
Petit déjeuner à l'hotel : café, pain grillé, beurre, miel, et nous partons visiter la lamaserie de Zhongdian en compagnie de Lamou, la jolie serveuse tibétaine de l'hotel. Cette lamaserie était l'une des treize grandes lamaseries de la secte des Bonnets Jaunes. Elle pouvait accueillir 1600 moines. Actuellement, seulement 600 moines y résident. Elle est en reconstruction depuis 1982.
![]() |
![]() |
Lamou nous conduit ensuite à son village. Ses parents étant absent, nous visitons la maison de son voisin, lui achetons des cranes de boucs décorés, et repartons, déposons Lamou à l'hotel, et reprenons la route.
Il pleut de nouveau. Il est midi. Une heure et demi plus tard, nous retrouvons la coulée de boue qui barre la route. Un embouteillage s'est formé de part et d'autre. Quinze minutes d'attente avant de pouvoir traverser la boue liquide qui continue de couler. Nous déjeunons un peu plus loin, dans un restaurant près du pont qui enjambe le Yang Ste Kiang, puis faisons un petit détour par Shigu, boucle du Yang Ste que l'armée rouge a traversé lors de la longue marche. Nous rencontrons un peintre Naxi, qui travail sur la culture et la religion de son peuple, la culture Dongba. Ses peintures et ses dessins reprennent les caractères de l'écriture spécifique aux Naxis, il se nomme Zhang Chunhe ( Laba Juma).
Nous repartons en fin d'après midi et arrivons à Lijiang une heure plus tard, pour nous mettre à la recherche d'un hotel. Le premier est complet, nous retournons dans la vieille ville, sommes arrètés par un policier alors que nous circulons en bus dans un couloir réservé aux deux roues. Le chauffeur s'en tire avec une amende de cinquante yuans, que la caisse commune lui rembourse.
Nous finissons par trouver un hotel dans lequel reste une chambre à quatre lits. Les chambres débouchent toutes dans un couloir qui fait le tour complet de l'étage et les seules fenêtres donnent dans ce couloir. Notre chambre est donc plus une petite cellule avec la porte comme seule ouverture. Catherine ne pouvant se passer de ses cigarettes négocie pour obtenir une chambre individuelle. Nous nous retrouvons donc dans un petit dortoir à trois lits pendant qu'elle occupe une chambre séparée.
Les douches, les sanitaires et les lavabos sont communs, pour femmes à un étage, pour homme à un autre, ce qui est indiqué sur les portes. Ne lisant pas le chinois, je pars me doucher dans la salle de l'étage. Heureusement, personne ne vient me déranger.
De retour d'une ballade en ville, alors que nous sommes prets à nous coucher, un grand tintamarre nous incite à sortir. Des chinoises sont bloquées dans la salle de douche dont la porte a gonflé avec l'humidité. Je les libère en constatant que j'avais bien utilisé la douche commune des femmes.
Lundi 19 juillet 1999
Nous partons vers le nord de Lijiang, visiter un village Baicha. Beaucoup de touristes et de marchands, dont certains vendent des antiquités. Nous partons ensuite vers la vieille ville, visitons le parc du lac du Dragon Noir, ses galeries d'art Naxi et de culture Dongba.
Déjeuner dans un restaurant Naxi, où les filles achètent des poêlons, puis visite du musée Dongba.
Nous repartons ensuite vers le nord, dans l'intention de faire une ballade sur la montagne du Dragon de Jade, stoppons avant le péage, et de là, partons à pied visiter un village Naxi. Nous sommes reçus par une famille qui nous offre le thé. L'un des fils de la maison arrive : c'est un instituteur qui travail à cinquante kilomètres d'ici. La famille a perdu le père, il y a deux ans. Le deuil se porte trois ans. Ce jour est jour anniversaire de son décès. La cérémonie a lieu, de sept jours en sept jours pendant quarante cinq jours, puis à cent jours, puis tous les ans, jusqu'à trois ans.
Nous prenons congé, regagnons le bus. Au péage, on nous apprend que la montagne n'est pas accessible, car dans les nuages, aussi faisons nous demi tour et allons nous balader dans la vieille ville de Lijiang et ses quartiers en surplomb.
Mardi 20 juillet 1999
Nous prenons la route du retour vers neuf heures. Un quart d'heure plus tard, grand bruit à l'arrière : un des pneus vient d'éclater. Heureusement, le train arrière et comporte quatre. Nous roulons quelques dizaines de kilomètres, jusqu'à Heqing. Le chauffeur fait changer la roue, pendant que nous faisons un tour en ville et visitons les toilettes publiques près de l'hopital. En début d'après midi, nous sommes à Dali-city. Arrètons pour déjeuner. Il pleut. L'autoroute nous conduit directement à Kunming. Beaucoup d'embouteillages pour trouver l'hotel. Au repas, le soir, le chauffeur nous révèle la distance que nous avons parcouru depuis le début de notre séjour : 3200 kilomètres.
Mercredi 21 juillet 1999
Visite du marché aux oiseaux et aux fleurs. Déjeuner à l'hotel, puis départ pour l'aéroport.
Nous faisons nos adieux à Wu, à Shen Chi, à sa mère qui est en larme de nous voir partir.
Passage de la douane. Les douaniers me font vider mon sac marin car la tête de bouc qu'ils distinguent sur leur écran les intrigue.
Départ pour Bangkok à quinze heure vingt, arrivée une heure cinquante plus tard. Il est seize heures en Thaïlande. Neuf heures d'escale; Lie Tseu le dit bien : le parfait voyageur ne sait où il va.