SEJOUR AU MALI DU 25 DECEMBRE 1999 AU 1ER JANVIER
2000
1er JOUR
Arrivée à l’aéroport de GAO en milieu d’après midi (14h40). Nous avons
attéri dans la cour d’une ferme ! L’aéroport n’est qu’une grosse grange couleur
sable dans laquelle nous commençons à faire la queue, nos passeports à la main.
Après le passage en douane et la récupération de nos bagages, nous sommes
regroupés dans un petit car et un 4x4 (le car n’était pas assez grand pour tout
le monde) et nous partons vers l’hôtel BEL AIR ou nous nous repartissons comme
nous pouvons dans les chambres. Celles-ci n’étant pas non plus assez
nombreuses, je me retrouve à l’annexe, à une centaine de mètres dans la rue
perpendiculaire à celle de l’hôtel.
L’annexe, c’est plus un campement qu’un hôtel, car il n’y a pas de douche
(elles ne sont pas terminées) et les toilettes grouillent de cafarts.
Une fois installés, nous partons en compagnie d’un guide nommé Youssef
visiter la ville, c’est à dire le centre artisanal, les deux marchés et le
musée du Sahel.
Pause dans un café peu de temps avant le coucher du soleil, ce qui permet
au guide de boire avec nous malgré le ramadan, après nous avoir changé un peu
d’argent.
Nous regagnons l’hôtel à la nuit tombée et prenons notre premier repas
malien avec salade et riz en sauce (sauf Bénédicte qui à laissé passer l’heure
et qui mangera plus tard, toute seule).
Frédéric vient nous retrouver après manger nous explique le programme, et
nous annonce que, le SOFITEL de MOPTI étant plein, nous dormirons au motel de
SEVARE également au retour
La nuit est chaude dans le sac de couchage (nous dormons à l’intérieur) et
je commence à me demander si un sac à viande n’aurait pas suffit.
2ème JOUR
Réveil à 5h30, toilette et petit déjeuner. Nous partons à 7h00 et après un
petit détour jusque chez Frédéric, prenons la route vers le sud, passons le bac
et tombons sur le premier contrôle de douane. Les tractations semblent
difficiles et nous ne repartons que vers 8h30.
Arrivée à HOMBORI à 11h30. Nous allons en masse visiter le village sur la
hauteur. Retour au restaurant près de la route pour le déjeuner (brochettes)
et repartons vers 14h00.
La route est longue. Pour tuer le temps, nous jouons au UNO . Il y a Armelle,
Manu, Léo, Laurent et Nicolas.
Arrivée à DOUENTZA à 16h15. Nous y laissons les trekkeurs et repartons un
peu plus tard après un long arrêt dans la station service.
Encore la route. La nuit est tombée lorsque nous arrivons enfin au motel
de SEVARE. Il est 19h15. J’ai une chambre pour moi tout seul et la douche
est la bienvenue. Comme à l’accoutumé, les filles sont au bar. Je fait la
connaissance de Sétou, et de Maryam qui me rejoint dans ma chambre après le
repas. Elle me quitte à onze et demi passé. Mon pantalon et mon chèche sèchent.
Il est temps de dormir.
3ème JOUR
Réveil même heure (difficile de se débarrasser des automatismes) et
douche. Petit déjeuner avec Manu et Armelle qui s’est proposée pour aller faire
viser les passeports du groupe à MOPTI. Manu l’accompagne au grand dam d’Alex.
A leur retour, nous chargeons le bus. Je retrouve Ibrahim, le guide du campement
de GOSSI, qui n’a pas reçu les cartes de visite que je lui avait fait faire. Je
lui en promet de nouvelles, puis nous prenons le route de BANDIAGARA. En fait
de route, c’est une piste sur laquel la car soulève un nuage de poussières et
c’est d’une jolie couleur de brique que nous faisons notre entrée dans
BANDIAGARA à 11h00.
Pause COCA dans un café au bord d’une rivière, à la sortie de la ville. Notre
groupe de randonneurs se constitue en fonction de la table que nous occupons
et vers laquelle se précipite Muriel. Nous sommes donc six avec Armelle, Manu,
Muriel, Jean Jacques et l’innéfable Léo. Nous partons à la découverte de la
ville et de ses marchés puis nous repartons, chacun dans son groupe, les uns
vers SANGHA, en quartier libre, les autres dont Bénédicte vers DOUROU et nous
six vers DJIGIBAMBO en compagnie de notre guide dogon Bogoum. Arrivé la, nous
nous installons dans des chaises longues en rotin et buvons une petite bière
en attendant le repas. Après le thé, visite du village, des parents de Bogoum,
des jardins et des champs d’oignons. Manu est un peu malade.
Nous rentrons au village le soir. Repas de poulet et de patates douces.
Quelques parties de UNO avec Bogoum, puis nous prenons place sur la terrasse du
campement avec nos sacs de couchage (sauf Muriel qui a renoncé à monter
l’escalier dogon qui y mêne). La nuit est claire, pleine d’étoiles. La lune se
lève un peu plus tard et éclaire tout le pays, puis le vent qui souffle
jusqu’au matin.
4ème JOUR
Levé à 6h30, petit déjeuner et départ une heure plus tard. Nous rejoingnons
le bord de la falaise accompagnés de porteurs pour nos bagages, et descendons
dans la plaine par un passage escarpé où nous ont précedé un groupe de femmes
lourdement chargées.
Arrivée dans le village de KANICOMBOLE : belle mosquée en banco. Nous faisons
une pause et effectuons nos premiers achats. Nos bagages sont chargés sur
une charrette tandis que nos achats, c’est à dire mon tabouret et le masque
et la porte de Armelle et Manu, partent par porteur jusqu’à BANDIAGARA où
nos pourrons les récupérer au retour.
Nous repartons vers le nord et arrivons à TELI à 11h15, soufflons un peu
et repartons vers l’ancien village, sur la falaise où nous découvrons l’anfractuosité
servant de TOGOUNA, la maison du Hogon, la source du Hogon (celle-ci étant
sacrée, nous ne pouvons en approcher) et la taverne à bière de mil.
Nous redescendons plus tard pour manger au campement du village, et attendre
en dormant ou dessinant que le soleil soit un peu moins haut sur l’horizon.
Nous repartons vers 15h30 et arrivons à ENNDE en fin d’après midi. Beaucoup
de bogolans, une cours dont les habitants sont occupés à teindre le tissus
à l’indigo et un sculpteur, absent lors de notre passage, chez qui je reserve
un autre tabouret, car son père qui
nous a reçu ne veut pas le vendre sans l’accord de son fils.
Nous nous retrouvons bientôt au campement en compagnie de deux espagnoles
un peu allumées, de trois français pas très nets non plus et d’une suissesse
qui fait le ramadan, accompagnée d’un autre français. Queue pour la toilette
pendant que le repas se prépare. Celui-ci commence par une boite de foie gras
que Muriel a apporté avec elle, puis se poursuit avec des pâtes très pimentées.
Le soir, grande démonstration de danses dogons par les gamins du village.
Un des petits, malicieux comme un diable, fait rire toute l’assemblée par
ses mimiques.
La nuit se passe, difficile pour Manu qui est malade, et pour Jean Jacques
qui tousse sans arrêt. Les trois français bavardent jusqu’à 2h30. Le matin
venu, Bogoum nous révèlera qu’ils ont bu à trois, dix neuf bouteilles de bière.
5ème JOUR
Après le petit déjeuner, je dessine un peu en attendant le départ, et fini
par offrir mon dessin à la gamine qui en était le sujet. Nous partons vers
8h30-9h00. Le soleil est déjà haut dans le ciel.
Jean Jacques utilise le chariot des bagages.
Nous arrivons au village de YABATALOU pour souffler un peu, attendre Jean
Jacques, prendre un sucrerie, puis allons voir le village abandonné en
surplomb. Au retour, je manque de tomber dans la falaise en ratant une marche
un peu haute.
Deux kilomètres plus loin, c’est le marché de DOUNDIOUROU. Nous nous
installons sous un arbre, et commençons à boire de la biere de mil en attendant
les brochettes que Bogoum nous a commandé. Muriel, Armelle et moi achetons des
callebasses en forme de louches.
Un petit dessin nous ammène une foule de gamins.
Après manger, nous partons à la découverte du marché : panier à fond carré
et ouverture ronde, poteries de bière de mil, le boucher qui me montre ses papiers
d’ancien combatant français, le grill.
Lorsque le soleil a un peu baissé, nous partons vers la falaise et
commençons l’ascension vers BEGNEMATOU. A mi pente, nous attendons un peu les
retardataires. Léo nous rejoint pour nous dire que son père a du mal à monter.
Nous attendons encore un peu tandis que Bogoum redescent. Finalement, Armelle
arrive et nous repartons chercher les médicaments au campement. Nous sommes
guidés par un gamin qui gravit la piste à toute allure et arrivons au village,
déjà plein de randonneurs, pour repartir aussitôt en courant, derrière Léo qui
, les médicaments de son père à la main, dévale les rochers à toute vitesse.
Nous sommes surpris de ne pas croiser Muriel qui montait derrière nous, et
arrivons à hauteur du groupe. Jean Jacques prend ses médicaments et recommence
à monter péniblement tandis que nous lui laissons prendre du champ et restont à
bavarder, Armelle, Manu et moi.
Nous reprenons peu après l’ascension et rejoingnons le reste du groupe, arrivons
au campement où Bogoum nous confirme que Muriel est retrouvée et nous indique
une source, à quelques dizaines de mètres. Il commence à faire nuit, et le
temps d’arriver à la source, c’est à la lueur de nos lampes de poche que nous
remplissons nos gourdes et que j’en profite pour faire un brin de toilette.
L’eau est chaude!
Nous remontons au campement boire une sucrerie en attendant le repas.
Muriel a fait mettre au frais sa bouteille de whisky. Nous commençons à manger
les patates douces et la pastèque puis
Muriel nous sort de son sac une boite de crottes de chocolat. Ceux-ci
sont tout fondus mais ils font quand même le régal de la petite troupe (surtout
de Léo).
La nuit se passe sur la terrasse où j’ai pris place avec Léo et où Armelle
et Manu viennent nous rejointre car de la terre tombe du plafond à l’intérieur
du bâtiment quand nous bougeons sur la terrasse . Muriel monte plus tard,
après avoir fait boire aux guides son whisky (mélangé à de la bière ! ?) et
les avoir fait chanter.
6ème JOUR
A six heure du matin , Muriel me réveille pour le lever du soleil. Nous
filons vers le bord de la falaise. A mi chemin, nous réalisons que nous avons
oublié de réveiller Léo, qui va certainement nous en vouloir !
Lorsque nous arrivons au bord de la falaise, le soleil n’est pas encore
apparu. La plaine à nos pied est noyée dans l’ombre et seuls deux grands feux
signalent une activité humaine, à l’emplacement approximatif du marché d’hier.
Armelle et Manu nous rejoingnent un peu plus tard, puis quelques autres
randonneurs attirés par les lueurs de l’aube. Le soleil se lève enfin entre
deux rubans de nuages qui lui donnent une forme de soucoupe. La lumière se
propage peu à peu, éclairant la falaise et creusant les reliefs.
Léo arrive, mécontent d’avoir été laissé de côté. Nous tentons de lui
faire croire qu’il ne s’est pas réveillé lorsque nous l’avons appelé, et que,
de plus, parlant dans son sommeil, il nous aurait révélé le nom de sa copine,
qu’il m’avait confié hier soir pour m’inciter à jouer aux cartes.
Nous rentrons peu à peu au campement pour déjeuner (patate douce, le reste
d’hier soir) et préparer nos sacs.
Puis, un 4x4 ayant récupéré Jean Jacques et chargé nos bagages pour les
conduire à DOUROU, nous partons dans cette direction.
Nous rejoingnons bientôt l’autre groupe de randonneurs qui fait une pose.
Ils nous dépassent à leur tour lorsque nous soufflons un peu plus tard. Muriel
laisse le couteaux suisse d’Armelle près du point d’eau où nous nous sommes
arrèté, à l’ombre de deux grands manguiers. Nous repartons, passons près d’un
village et continuons en direction de DOUROU.
Léo, qui jouait avec un brin d’herbe, se met soudain à secouer son bras à
côté d’Armelle. Comme il vient de se couper deux doigts, il éclabousse tout
autour de lui avec son sang et commence à inonder le sol à ses pieds, comme un
sacrifice sur l’autel du Hogon.
Armelle, Muriel et Manu s’occupent de le soigner. C’est à ce moment qu’ils
prennent conscience de la disparition du couteau et qu’Ali part à sa recherche.
Nous arrivons à DOUROU, peu avant midi, et nous posons au campement en
savourant une sucrerie et en attendant le repas. Ali nous rejoint, sans avoir
retrouvé le couteau, et va de suite se
coucher, en pleine crise de paludisme. Armelle et Manu lui passent du lariam,
qu’il vomit par la suite.
Après le repas, visite rapide du marché, puis nous partons en 4x4 en
direction de BANDIAGARA. Pause café ou nous rédigeons une petite carte pour
Bogoum, que Léo lui remet avec son enveloppe. Puis nous repartons, toujours en
4x4, vers SEVARE.
Un contrôle de police, un peu plus loin, permet à Jean Jacques d’acheter
des goyaves aux gamines qui ont rejoint notre véhicule.
Petite crevaison de la Peugeot de l’autre groupe de randonneurs. Nous nous
arrètons et un attroupement se forme le temps de la réparation.
Nous arrivons à SEVARE en fin d’après midi. Tous les groupes s’y
retrouvent et il ne reste plus assez de chambres pour tous le monde. Alex, qui
est malade, n’est plus en état de s’occuper de quoi que ce soit. Nous finissons
par loger à trois par chambres, après bien des palabres.
Sétou et Maryam sont au bar et me sautent au cou lorsque je passe près de
l’entrée. Elles sont déçues en apprenant que ce soir, je ne suis pas seul dans
ma chambre.
Puis, c’est l’heure du repas. Pendant que nous mangeons, un des serveurs
vient me chercher car Maryam est au coin du jardin et voudrait me parler. Je la
rejoint et fini par lui céder quand elle me dit qu’elle a une chambre dans
l’hôtel.
De son côté, Armelle a passé une partie de son repas à négocier la journée
du lendemain, car nous n’avions plus de lieu où manger, la ballade en pinasse
était annulée, et pour un peu, nous serions partis demain matin pour HOMBORI
sans visiter MOPTI.
Finalement, elle parvient à négocier un repas de midi au motel.
Après manger, je raccompagne Léo a sa chambre et vais retrouver Maryam.
Nous partons vers l’arrière de l’hôtel dans les ruelles de SEVARE, passons chez
sa mère récupérer les clefs de sa chambre et nous refugions chez elle. Sa
chambre est séparée de la salle où nous pénétrons par un simple rideau, une
autre pièce s’ouvre sur la droite, peut être la cuisine.
Elle me raccompagne ensuite à l’hôtel, après que nous ayons échangé nos
adresses.
La nuit qui suit est pleine de moustiques.
7ème JOUR
Au matin, nous chargeons les bagages, déjeunons et partons visiter MOPTI.
Un petit tour en pinasse sur le Niger, et nous retrouvons Ibrahim le
Magnifique, qui se charge de nous guider à travers le vieux MOPTI, et sur le
marché. Il y a là toute la petite famille de Laurent et Nicolas.
Nous finissons la visite par un petit verre au Bar Bozo, non sans avoir
perdu Laurent, et retrouvons le car l’heure prévue.
Repas au motel, et nous reprenons la route de HOMBORI.
Dans le car, le siège devant moi, qui avait déjà beaucoup souffert, finit
par céder sous les secousses imposées par Léo. Comme je l’ai disputé, il boude
pendant une partie du trajet.
Nous arrivons à HOMBORI à la tombée du jour. Bien entendu, il n’y a pas
non plus assez de chambre pour tout le monde, essentiellement à cause d’un
petit groupe d’italiens qui sont arrivés la veille et ne souhaient pas
repartir, et parce que les trekkeurs, qui devaient bivouaquer au pied du mont
Hombori, se retrouvent avec nous. Tout ça n’a finalement que peu d’importance,
et nous investissons les terrasses pour y installer nos sacs de couchage.
Ce soir, c’est le reveillons du nouvel an, et ce nouvel an, c’est l’an
2000.
Le repas ce prépare. Comme il n’y a pas non plus assez de place, nous mangeons
en deux services. Poissons et viande ce soir !
Après manger, nous partons, en un petit groupe, voir de quoi a l’air le
bal du village. Nous longeons la route jusqu’à la sortie de l’agglomération et
aboutissons dans l’école où les garçons attendent le groupe électrogène pour
éclairer la classe. Comme l’heure avance, Muriel et moi décidons de retrouner
au campement.
La dernière nuit de l’année est claire. Dans le ciel se dessine un grand
cercle qui entoure la lune et touche l’horizon.
Nous nous souhaitons une bonne année à onze heure (il est minuit en
France), et à minuit.
8ème JOUR
Premier matin de l’an 2000. La lumière est rosée comme le champagne.
Après quelques photos et le petit déjeuner, nous reprenons la route en
direction de GAO. Le même paysage qu’à l’aller se déroule en sens inverse. Nous
arrivons à GAO en fin de matiné, à temps pour manger un sandwich et partir vers
l’aéroport où nous attend notre avion.
C’est la fin de notre séjour. Armelle, Manu et Bénédicte nous quittent à
Marseille. La nuit est tombée sur le France.