CARNET DE ROUTE

MALI

JUILLET 2000

 

 

Arrivée à BAMAKO le 29 juin 2000 avec 5h30 de retard

Le A320 de la SABENA est parti de BRUXELLES à 14h50 au lieu de 13h00, et il est passé par OUAGADOUGOU avant BAMAKO, à l’inverse de ce qui était prévu

Personne ne nous attend à l’aéroport. Nous prenons deux taxis et allons squatter chez KOULOU

Le lendemain, après le petit déjeuner, petit tour au marché pendant qu’Hélène téléphone à TAM VOYAGES, l’agence qui devait nous accueillir à l’aéroport.

AÏCHA, représentante de l’agence,  vient, accompagnée du loueur du 4X4. Nous les suivons chez TAM VOYAGES pour retrouver ISSA, notre guide DOGON, qui devait venir avec eux mais qui a semble t-il été oublié.

Nous acceptons finalement le 4X4 à 600,00 Frs par jour et retournons chez KOULOU où le repas a été préparé.

Le 4X4 revient à 15h45 et nous retournons tous à BAMAKO, changeons de l’argent dans la voiture et signons le contrat de location dans une pâtisserie. Un petit tour au marché (bogolan, carte téléphonique), à la maison des artisans, puis retour à 19h00 à l’agence TAM où nous retrouvons le 4X4 qui nous conduit au restaurant le LAGON, au bord du Niger.

Capitaine en brochettes, bananes plantain, en compagnie d’un raton laveur et à la lumière des lucioles qui pullulent tout autour.

Le 4X4 revient à 22h00. Un grand vent salut notre retour chez KOULOU, puis c’est la tempête. Nous attendons le maître de maison jusqu’à 1h50 puis allons nous coucher.

 

Samedi 1er juillet

C’est le départ pour BANKASS. Nous faisons le plein à 6h30 et récupérons ISSA à 7h00. Petit déjeuner un peu plus tard (omelette et café au lait), puis repas du midi à SAN.

La piste de BANKASS se présente sur la droite de la route en milieu d’après midi. 65 Kms de sable et de cailloux que nous connaissons déjà pour l’avoir parcouru il y a deux ans.

Nous nous ensablons un peu dans les traces d’un camion, et finissons par arriver à BANKASS à 17h30. ISSA nous offre le repas du soir.

 

Dimanche 2 juillet

Au matin, après la toilette et le petit déjeuner, nous achetons de la KOLA et partons vers TELY avec le 4X4, après un petit détour par la poste pour permettre à Germaine de  téléphoner en THAILANDE, où son fils réside.

 

Visite du village de TELY, lieu d’inspiration de nombre des peintures d’Hélène, puis marche jusqu’à ENDE, village natal d’ISSA où réside sa mère. Après le déjeuner, pause dessin et visite du marché local. Un petit orage nous surprend et nous nos réfugions dans une hutte en attendant la fin de l’averse qui ne tarde pas. Il fait doux lorsque nous escaladons la falaise pour visiter le vieux village de ENDE, la maison du HOGON qui, lui, figure sur mes toiles.

Retour au village et nuit sur les terrasses.

 

Lundi 3 juillet

Départ en 4X4 vers la piste qui gravit la falaise vers BEGNEMATOU. Nous commençons l’ascension.

Arrivée à BEGNEMATOU en fin de matinée. Nous visitons le quartier musulman. Après le repas et la pause dessin, nous descendons vers la source en contrebas chercher un peu d’ombre et de fraîcheur. Retour au campement. Les villageois enduisent de banco une case à proximité de la notre. L’orage monte puis éclate. Nous visitons le quartier animiste entre deux averses, puis prenons le repas à l’intérieur.

La nuit est très chaude à l’intérieur, mais dormir dehors suppose de risquer un réveil sous l’averse.

 

Mardi 4 juillet

Au matin, départ vers DOUROU. Nous longeons le haut de la falaise et apercevons la grande dune en contrebas. Déjeuner à DOUROU, parties de dame et de belote avec les tenanciers du campement, puis nous repartons vers NAMBURY, qui est au pied de la falaise.

Nous descendons dans la plaine par une faille et un éboulis comme seuls les DOGONS peuvent en concevoir et qui leur permet d’escalader ou descendre la falaise avec des chargements impressionnants de bois, d’eau, de nourriture etc.… qu’ils portent sur la tête.

Nous passons la nuit à NAMBURY et partons au matin du 5 juillet vers TIRELI.

Alexandre, qui est malade, nous suit sur un petit chariot tiré par un âne.

Il fait très chaud lorsque nous arrivons à TIRELI en fin de matinée, et nous sommes contents d’apprendre qu’il y a un réfrigérateur plein de bières glacées.

 

Nous dessinons en attendant le repas.

Vers 16h00, nous sommes conviés à une levée de deuil, car un des anciens est décédé hier.

Nous assistons à notre première cérémonie DOGON, avec danse des fusils, danse des masques, sacrifice rituel (une poule et une chèvre).

 

 

Jeudi 6 juillet

Départ matinal (7h15) pour 3 heures de marche jusqu’à IRELI, où nous laissons Alexandre, qui est fatigué, aux mains d’un gamin qui doit le conduire directement au campement pendant que nous escaladons la falaise pour visiter le village. Le gamin est un peu fou, et il tourne en rond dans les champs, suivi d’Alex, ce qui provoque l’hilarité des cultivateurs assis à l’ombre d’un baobab.

Après le déjeuner, nous dessinons les alentours, la TOGOUNA, les greniers. Nous repartons à 16h00 et arrivons à BANANI de bonne heure. Nous y retrouvons le 4X4.

 

Vendredi 7 juillet

Nous prenons le 4X4 et allons visiter deux villages DOGONS de la plaine aux superbes TOGOUNAS, puis un village PEUL. Comme à chaque fois, les enfants nous font fête dans chacun des villages. Retour au campement de BANANI pour le déjeuner.

Plus tard en fin d’après midi, petite marche dans les éboulis pour visiter NENI. Nous prenons l’averse en arrivant au village, et attendons qu’elle se termine sous un arbre puis sous la togouna du village.

 

Samedi 8 juillet

Départ vers IBI, où nous achetons des noix de cola pour le HOGON, et où nous commandons le déjeuner du midi qui sera confectionné à base de poissons séchés.

Puis c’est la monté à pied vers AROU, immortalisé par le film de Jean ROUCH, la découverte de la maison du HOGON, puis du HOGON lui-même. Nous continuons vers KUNDUNA (KUNDUN du haut) au travers des lianes de ZABAN couvertes de fleurs et des champs de mil nichés au creux des rochers. Arrivé à KUNDUNA, nous goûtons le crème de mil et découvrons les plants de piment se développant dans les paniers suspendus au bout de branches plantées en terre dans le village.

 

 

 

 

 

Sur le chemin du retour, nous passons près d’un trou d’eau où évoluent des crocodiles. Un paysan qui débrousaillait tout à l’heure, brûle maintenant un petit bout de colline. Nous finissons la descente pour manger à l’ombre des arbres, près du 4X4.

Le plat de riz et de poissons séchés rebute un peu Alexandre et Germaine, d’autant que nous mangeons tous en plongeant notre main droite dans la même gamelle. Après le repas, belote africaine. Nos partenaires maliens trichent à qui mieux mieux, mais perdent quand même quelques parties.

Plus tard, nous reprenons le 4X4 et faisons route vers YENDOUMA. Arrivée sur place, nous allons visiter le village du haut, qui est beaucoup plus haut, mais dont les fétiches sont très beaux et les escaliers impressionnants.

Nous dormons sur les terrasses du village du bas. Le vent souffle toute la nuit, tandis que des éclairs illuminent l’horizon.

Vers 4h00 du matin, le patron du campement vient réveiller ISSA, car la pluie arrive et il nous faut nous abriter. Nous descendons en catastrophe de la terrasse. Alex s’abrite dans le 4X4 avec le chauffeur, alors que nous trouvons refuge dans les salles de classe du village.

La tempête passe. D’abord une bourrasque très violente puis la pluie qui martèle les tôles du toit.

Lorsque l’averse s’est atténuée, nous sortons le nez dehors et allons déjeuner sous la petite véranda de la case où nous dormions. Il fait froid et il pleut toujours. La pluie, portée par le vent, arrive jusqu’à nous. Nous décidons finalement de  gagner SANGHA, car la monté vers YOUGOPIRI, que nous avions prévue, nous semble trop hasardeuse compte tenu de la pluie et du manque de sommeil.

 

Dimanche 9 juillet

Journée de repos donc, au campement de SANGHA.

Le soir, nous partons interroger le RENARD, personnage mythique de la cosmogonie DOGON. Au retour, nous passons saluer Alain, le beau-frère d’Issa, et coopérant français, chez qui nous sommes invités pour le lendemain soir.

 

Lundi 10 juillet

A 8h00, nous sommes devant les tables de divination du RENARD, pour écouter l’interprétation que le devin va faire des traces laissées dans la nuit en réponse aux questions posées la veille.

Puis nous partons pour YOUGOPIRI en 4X4.

L’ascension est facile et nous en profitons pour marchander quelques articles dans le village avant d’atteindre le plateau rocheux qui surplombe toute la plaine.

Nous redescendons vers YOUGODOUGOUROU par une faille étroite et remplie d’eau de pluie. C’est donc avec de l’eau jusqu’au genoux que nous parvenons au petit barrage qui barre la faille et contient les réserves nécessaires au village. La descente est pénible avec les chaussures mouillées. Nous retrouvons le 4X4 et allons manger à KUNDUN du bas. Après la sieste, retour au campement de SANGHA. De BANANI, nous laissons le 4X4 monter avec Germaine et Alexandre, pour retourner à SANGHA à pied en escaladant l’escalier de BANANI. Nous sommes guidés par YOGA, un gamin de dix ans à peine que nous avions rencontré la veille.

Le soir, dîner chez Alain. Sa femme nous a préparé du FONIO, c’est une graine sauvage, très fine et très difficile à préparer correctement. C’est très bon !

 

Mardi 11 juillet

Alex et Issa vont prendre des nouvelles du RENARD pendant que nous déjeunons puis nous prenons congé du campement et d’APAM l’ANCIEN et roulons  vers BANDIAGARA.

Arrivée au campement de BANDIAGARA à 11h00. Nous posons les bagages et partons vers SONGO, voir les fresques du rocher près duquel sont circoncis ou excisées garçons et filles Dogons.

Issa nous explique les circonstances de ces cérémonies, ce qui provoque une sensation de malaise dans le groupe. Quelques photos du haut du rocher et nous retournons déjeuner au campement.

L’après midi, nous allons voir, à DEGEMBE, la grotte où a disparu EL ADJ OMAR TALL, lieu de pèlerinage pour les TOUCOULEURS de toute l’Afrique de l’Ouest.

 

Mercredi 12 juillet

Nous prenons la piste de SEVARE avec Issa, et nous installons au motel. Puis nous partons sur MOPTI : petit tour à la poste, au marché, déjeuné dans un petit restaurant au bord du Niger. Retour au marché puis tout le monde se retrouve au bar Bozo et nous y restons jusqu'au dîner. Retour au motel.

 

Jeudi 13 juillet

Passage chez le Libanais pour acheter une caisse de bouteilles d’eau et nous prenons la route de DJENNE. Passage du bac où nous rencontrons un guide qui nous fait visiter la ville (le guide local est obligatoire pour visiter cette cité classée, de même que la taxe d’entrée). Repas chez BABA puis retour direct sur SEVARE car Germaine est malade. Après midi à  MOPTI.

 

Vendredi 14 juillet

Au matin, Issa a disparu. Les Hollandais qu’il devait prendre en charge à partir d’aujourd’hui attendent dans le hall du motel. En fait, il est parti à MOPTI acheter des pneus pour leur car qui a crevé hier.

Germaine est toujours malade, nous faisons venir le docteur.

Nous faisons nos adieux à Issa, qui reprend la route avec les Hollandais, partons faire le plein de gaz oil et de médicaments, et, à 10h00, nous quittons SEVARE.

Nous roulons toute la journée.

Déjeunons à SAN, comme à l’aller et arrivons à SEGOU à 15h30 pour nous installer au centre d’accueil de l’Office du Niger.

Petit tour en ville, d’abord en voiture car il pleut, puis à pied, jusqu’aux marchands de poteries stationnés au bord du fleuve.

La fin de l’orage et la tombée du soir ont attiré de nombreux insectes ce qui provoque l’apparition des grandes chauves-souris nichées au sommet des grands arbres qui bordent les rues de la ville.

Dîner au restaurant du centre.

 

Samedi 15 juillet

L’eau est coupée !

En plus, Alex est malade.

Nous allons déjeuner sans avoir pu nous laver.

Finalement l’eau revient à 8h30.

Nous partons quelque dix kilomètres au sud, visiter SEGOURO, ancienne cité au bord du Niger et dessinons toutes la matinée au bord du fleuve.

Retour à SEGOU pour déjeuner puis après midi de repos et ballades dans la ville.

Le soir, nous dînons dans un restaurant où nous rencontrons un guide qui nous propose une visite de l’île des poteries. Nous négocions les conditions et nous donnons rendez-vous pour le lendemain matin.

 

Dimanche 16 juillet

Nous retrouvons Ali, notre guide, au bord du quai, et embarquons sur une pinasse qui nous conduit, après une heure de navigation, jusqu’à l’île où sont fabriquées les poteries vendues sur les quais de Ségou. Nous visitons les différents ateliers familiaux du village, qui nous donnent l’occasion de voir les différents stades de fabrication des poteries, et retournons à SEGOU par le même chemin.

Déjeuner à Ségou, après midi de dessin dans le parc du centre d’accueil qui est situé dans l’ancien quartier colonial de la ville.

 

Lundi 17 juillet

C’est jour de marché à SEGOU.

La ville étant un carrefour d’axes de communications, ce marché est très important et très étendu.

Nous y passons la matinée, et, après avoir une nouvelle fois déjeuné sur place, quittons SEGOU pour reprendre la route de BAMAKO.

Arrivée à BAMAKO de bonne heure, après juste une crevaison en cours de route.

Nous passons chez TAM VOYAGES et y rencontrons BAKO, qui avait conduit Gilles, Hélène et leurs enfants lors de leurs précédents séjours.

Nous passons la nuit chez KOULOU.

 

 

Mardi 18 juillet

Départ matinal pour les monts Mandingues, avec BAKO qui s’est joint à notre groupe.

Il pleut continuellement

La route laisse place rapidement à une piste en latérite, creusée d’ornières.

Nous roulons une partie de la journée, pic-niquons en route et finissons par trouver le camp des orpailleurs, perdu à l’extrémité d’une piste étroite qui nous a donné l’occasion de traverser une rivière avec le 4X4.

Les bords de la piste sont creusés de très nombreux puits à raz du sol, profonds d’une dizaine de mètres et larges d’à peine un mètre. Ces puits désaffectés ont été creusés par les chercheurs d’or, qui les ont laissés en l’état après les avoir exploités.

 

 

 

Dans le camp, l’activité est ralentie par la pluie qui à rempli nombre de puits et empêche d’y descendre. Seules les femmes raclent le sol pour y trouver un peu de poussière d’or. Deux marchands, installés à même le sol avec leurs balances, négocient la poussière au fur et à mesure des découvertes.

Au soir tombant, nous nous retrouvons à l’hôtel MANDE, établissement dont nous sommes les seuls occupants.

 

Mercredi 19 juillet

Retour sur BAMAKO.

Déjeuner au restaurant de la presse

Visite du musée de BAMAKO

Promenade au Point G, colline qui surplombe la ville, non loin du palais présidentiel

Dîner chez KOULOU qui nous a préparé un superbe méchoui

 

Jeudi 20 juillet

Dernier achats

Déjeuner à l’AKWABA

Visite de la boutique du SAN TORO, le restaurant d’AMINATA TRAORE, ex ministre de la culture et du tourisme.

Après midi au marché central

Nous prenons la route de l’aéroport en fin d’après midi, et faisons nos adieux à notre chauffeur et à BAKO.

Contrôle de douane sur le tarmac de l’aéroport.

Retour sur PARIS via BRUXELLES

 

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